Frédéric Daruty, Président et directeur de la publication de 20 Minutes

Comment analysez-vous la période que vous vivez, vous et votre entreprise ?

Cette période est inédite et en tant que président d’un média de news très puissant, je dois m’assurer que 20 Minutes soit au rendez-vous avec une info fiable et utile à nos audiences en s’impliquant encore plus que d’habitude dans la chasse aux fausses informations et dans les interactions avec nos lecteurs.

Si l’on en vient au modèle économique de 20 Minutes, une fois passée l’étape des décisions à prendre rapidement : l’organisation à mettre en place, la discipline personnelle et pour l’entreprise, on est très vite confronté à des questions à propos de l’après. L’enjeu est de dépasser les incertitudes pour se mettre en situation de reconquête. On conserve beaucoup de questions, mais plus que jamais, on se rend compte que l’on fait des choix par rapport à des fondamentaux pour l’entreprise, et moins d’éléments subjectifs, notamment la vocation d’informer de 20 Minutes, la proximité avec nos lecteurs et nos annonceurs et ça va s’en le dire, le cash-flow.

 

Quelle bonne idée ou initiative avez-vous mis en oeuvre pour votre entreprise ? 

L’inévitable télétravail a bien sûr été la première décision en terme d’organisation. Mais inscrit dans la durée et pour 100% des collaborateurs, le télétravail a demandé de la discipline et un usage régulier des outils de communication et de collaboration. Vis à vis de nos lecteurs, nous avons renforcé l’écoute (baromètre #moijeune), les échanges (réponses aux questions) et avons initié plus d’approche « solutions » comme avec la newsletter envoyé à 12h chaque jour « restez positifs chez vous« . Il est important de mettre en lumière les initiatives constructives et solidaires qui émergent en ce moment. A la lecture des audiences qui ont atteint des niveaux incroyables, et se maintiennent encore à ce jour, nous pensons que les titres d’information dont font partie 20 Minutes, ont regagné une grande confiance auprès des lecteurs, confiance qui avait été questionnées ces derniers temps. Pour nos clients annonceurs, c’est un gage d’engagement, et nous avons en parallèle proposé des offres attractives sur le numérique, au travers de remises immédiates et de packages adaptés au contexte (ex. offre “Restez chez vous”).

 

Quel nouveau réflexe (ou nouvelle habitude) garderez-vous «  après »  ?

Nous avons la chance, chez 20 Minutes, d’avoir une culture numérique très forte et avons déployé des moyens et des outils de travail en mode « collaboratif » depuis très longtemps. Nos collaborateurs font preuve d’agilité et d’un vrai sens des responsabilités face à cette crise. Celle-ci renforcera sans doute encore davantage cette capacité.

Aussi, dans ce contexte, nous avons beaucoup échangé avec tous nos confrères et je souhaite que ces réflexes perdurent dans l’avenir. il y a des synergies et des opportunités d’alliances à trouver pour offrir au marché des réponses fortes pour la reprise.

Enfin, nous avions une politique RSE très volontariste chez 20 Minutes, cette crise nous montre entre autres les enjeux liés aux sujets planète, humains et relocalisation, je veux aller encore plus loin demain dans ces directions.

  

Comment, d’ailleurs, pensez-vous que sera le monde « d’après » ? »

Evidemment, il y aura des moments difficiles et certainement beaucoup de modèles seront remis en question, mais j’ai aussi envie de croire que ce moment permettra de renforcer encore les valeurs de respect, confiance et solidarité. Et cela vis-à-vis de tous : lecteurs, annonceurs, prestataires et nos collaborateurs. De nouvelles distances vont émerger, mais d’autres seront encore plus réduites. Pendant le confinement, on a appris à vivre de plus en plus avec le numérique tout en réalisant l’importance des liens IRL. On entre dans l’ère d’une cohabitation entre ces deux mondes encore plus maîtrisée.  Plus que jamais, on a le droit (et le devoir) d’être inventif. Ça va être passionnant !